Dossier : le plastique dans tous ses états L'innovation, moteur essentiel pour l'industrie plastique de demain

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L'industrie du plastique doit, comme ses congénères, évoluer pour faire face aux défis actuels et futurs, en particulier ceux liés aux questions environnementales. Pour cela, les acteurs de cette industrie peuvent compter sur le soutien, entre autres, du Swiss Plastics Cluster. Raphaël Hatem, Cluster Manager, nous en dit plus sur les activités de l'association.

Qu'est-ce que le Swiss Plastics Cluster ?

L'association Swiss Plastics Cluster existe depuis 2005. Son but est de promouvoir l'industrie du plastique au sens large en se basant sur des thématiques fortes telles que la durabilité et le digital. Le cluster est basé à Fribourg. Ce dernier est soutenu par la Promotion économique du canton de Fribourg et par la Haute École d'Ingénierie et d'Architecture de Fribourg (HEIA-FR). Nous avons donc à la fois un soutien des pouvoirs publics, du monde académique, et du domaine privé par nos membres, actuellement au nombre de 105, répartis sur toute la Suisse romande et même la France voisine.

Quelles sont les piliers sur lesquels s'appuie l'association ?

Nous avons à la fois une vision collaborative et prospective. En effet, nous cherchons à faire fonctionner l'intelligence collective car nous pensons qu'il est bénéfique de travailler ensemble plutôt que chacun de son côté, en particulier lorsqu'il s'agit de faire face à la concurrence internationale. Et puis nous faisons face à des enjeux de durabilité qui doivent être travaillés en profondeur. Face à un climat qui change, l'industrie se doit d'évoluer et nous sommes toutes et tous actrices et acteurs de ce changement. Et pour cela un seul mot : l'innovation. Nous soutenons la création et l'étude de projets d'innovation collaboratifs bénéfiques aux membres de l'association afin de créer l'industrie plastique de demain.

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Pouvez-vous nous donner un exemple de projet ?

La NPR (Nouvelle Politique Régionale) soutient de nombreux projets d'innovation et en particulier des projets collaboratifs. Sur le site Innosquare, il est possible de se renseigner sur les projets NPR passés ou en cours. L'un des projets que nous avons soumis et qui concerne l'industrie plastique est celui du « Plasma overmolding ». Le but de ce projet était d'évaluer l'utilisation de la technologie plasma pour améliorer l'étanchéité et la liaison mécanique d'un assemblage fabriqué par surmoulage. Les applications sont nombreuses et concernent divers domaines, comme le dentaire, l'automobile, etc. Ce projet a été couronné de succès, et la technologie est désormais utilisée chez plusieurs de nos membres.

Quels sont les avantages des projets collaboratifs ?

Le gros avantage de ce type de projet est la mutualisation des moyens de recherche et développement, tant au niveau des personnes que des équipements. Cela permet par exemple à de petites entreprises de participer à des projets d'envergure qu'elles n'auraient jamais pu mettre en œuvre seules.

Comment naissent les demandes de projets ?

Nous organisons un « Call for ideas » au sein des membres du Cluster. Un sujet comme celui du « Plasma overmolding » a regroupé rapidement de nombreux partenaires, car le retour sur investissement de la mise en place de cette technologie promettait d'être intéressante.

Les résultats des projets de l'industrie plastique sont-ils transférables à d'autres industries ?

Certains projets sont très spécifiques à notre industrie, mais d'autres sont transférables, moyennant certainement quelques adaptations. C'est le cas d'un autre de nos projets, « PerfoPlast », qui traite de la sobriété énergétique. La personne qui a géré ce projet s'est inspirée de projets encadrés par d'autres Clusters. L'idée est désormais partie vers d'autres Clusters, dont ARCM (Association de Recherche Communautaire des moyens de production Microtechnique).

Pouvez-vous nous donner quelques détails concernant ce projet ?

« PerfoPlast » était un projet d'étude des performances énergétique des processus de transformation en plasturgie. L'idée était de trouver les possibilités d'optimisation de ces processus et donc les potentiels économies, tant énergétiques que financières. Cela a permis le développement d'une machine qui a été mise en place chez plusieurs de nos entreprises membres.

Sobriété énergétique et durabilité sont-elles devenues des thématiques incontournables dans l'industrie plastique ?

Dans cette industrie et dans les autres je pense. En ce qui me concerne en tous cas, je suis mandaté par la Promotion économique de Fribourg pour créer des projets d'innovation sur la durabilité et le digital. Mon rôle et mon devoir, est d'accompagner les entreprises dans cette direction. Il est donc attendu des pouvoirs publics que les entreprises s'engagent officiellement dans cette voie. Néanmoins, ce que l'on observe souvent, c'est l'existence d'un point de tension entre le souhait d'avancer sur les sujets de durabilité et le frein que représente l'investissement financier attenant. Problème que contrebalancent les projets collaboratifs.

Avez-vous d'autres actions de soutien que ces projets collaboratifs ?

Nous avons un agenda bien rempli. Nous avons toute une gamme d'événements qui permettent aux membres du Cluster de se réunir. Ce sera par exemple le cas le 2 mars à Fribourg. Le but de ce rassemblement sera de lister les nouvelles problématiques concernant tous les thèmes liés à notre industrie, des matériaux à la fabrication, afin de pouvoir définir les opportunités de marchés et faire émerger de nouveaux projets collaboratifs. Nous organisons également des petits déjeuners networking et un programme de durabilité avec Swiss Triple Impact.

Qu'est-ce que le Swiss Triple Impact ?

Le Swiss Triple Impact (STI) est un programme créé par B Lab Suisse, branche suisse de B Corporation, organisme délivrant le label B Corp. Les entreprises certifiées B Corp sont des entreprises qui répondent aux normes les plus élevées en matière de performances sociales et environnementales, de transparence et de responsabilité légale. Ce label de référence est particulièrement difficile à obtenir. STI permet aux entreprises suisses d'améliorer leur performance en matière de développement durable, en se servant entre autres des Objectifs de Développement Durable (ODD) de l'Agenda 30. Ces 17 objectifs doivent être atteints par tous les États membres de l'ONU d'ici 2030. Les ateliers organisés par STI permettent de définir les ODD les plus importants pour son entreprise et de mettre en place un plan d'action concret. Les engagements pris sont par ailleurs publics et visibles sur le site du STI. J'ai moi-même fait cet atelier pour le Cluster, et en partenariat avec STI, nous allons proposer des ateliers spécifiques à l'industrie plastique à nos membres. Mon but maintenant est de les motiver à s'engager, en leur montrant qu'au final, ils trouveront aussi un avantage financier à emprunter la voie de la durabilité dans son ensemble. MSM

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