Portrait de Samuel Vuadens et Jonas Hügli, initiateurs de la plateforme Factory 5 La sur-traitance industrielle Factory5
À l’image d’Apple, de Google, d’Alibaba etc. l’industrie commence aussi à s’organiser autour du concept de plateforme donc de sur-traitance. Définition : « la sur-traitance, par opposition à la sous-traitance, coiffe la chaine de la valeur et organise verticalement le marché ».
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On parle désormais d’écosystème plus que de Cluster. La sur-traitance c'est donc le positionnement des entreprises au cœur même de l'écosystème qu'elles cherchent généralement à créer par elles-mêmes. Tous les autres acteurs de l'écosystème vont dépendre d'eux. Ils dictent le jeu et récoltent les marges. Cela a été rendu possible grâce à l’apparition des plateformes digitales.
La sur-traitance réorganise ainsi des pans entiers de l’économie, tels que par exemple : la téléphonie, les médias, le marketing, le commerce mais aussi la santé (digital health), la maison (domotique), l’usine (4.0), etc.
Factory5 est une proposition industrielle nouvelle qui met en relation des producteurs de micro-usinage avec des manufacturiers. C’est en quelque sorte du BtoB basé sur une plateforme numérique avec un service en temps réel à haute performance.
Comment définir Factory5 ?
Samuel Vuadens : C’est une plateforme qui s’adresse à des manufacturiers qui produisent des pièces inscrits dans un cube de 50 mm d’arête. L’usager trouve sur la plateforme Factory5 l’accès à des smartmachines, à des applications process et à des applications connect.
Grâce à cette offre le manufacturier peut accéder en quelques clics au monde connecté de l’industrie car aujourd’hui ils sont déjà en fonction et il faut juste pouvoir les utiliser rapidement. Les outils du cloud sont concrets... en quelque sorte ils ne sont plus dans les nuages.
Est-ce que les plateformes sont « la » nouvelle organisation des écosystèmes pour les usagers ? Comment ?
Jonas Hügli : Un usager est à notre sens un manufacturier qui cherche un producteur externe ayant des compétences spécifiques comme par exemple dans le micro-usinage.
En quoi est-ce différent aujourd’hui ?
Jonas Hügli : Les gens, avec notre système, sont directement en contact. Ils savent donc en temps réel si leur demande peut être satisfaite, dans quel délai et à quel prix et ceci n’importe où et n’importe quand. C’est un progrès immense qui fait gagner du temps et de l’argent (concurrence). En plus on offre un historique de tout ce qui se passe ou s’est passé. C’est une garantie de qualité, de constance. Avec l’historique, toujours accessible, on entre dans un monde nouveau de transparence. Le processus est ainsi -en quelque sorte- homologué. La qualité est ainsi assurée dans le temps.
Cette organisation en sur-traitance propre à l’industrie 4.0 va-t-elle influencer toute la société ? son organisation, ses infrastructures… etc ? Samuel Vuadens : Oui l’industrie a une influence bien plus grande qu’on ne le pense en général. Ce qui diffère maintenant c’est que cette révolution est avant tout numérique. Donc pour être plus précis il faudrait que le couple hardware/software pousse à modifier toutes les couches de la société. Tout va changer à l’image de la 1ère révolution industrielle. Enseignement devient MOOC, Télécom deviennent cloud, objets deviennent connectés… les produits sont personnalisés à l’extrême ce qui est une rupture forte avec la production de masse. MSM
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