Digitalisation des entreprises et de la société Digitalisation : mission d'enquête au Danemark

de Xavier Comtesse Temps de lecture: 3 min

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Sous l'égide du Think Tank « Manufacture Thinking », une douzaine d'entrepreneur.e.s romand.e.s se sont rendu.e.s au Danemark pour comprendre pourquoi ce pays est classé numéro 1 mondial des pays les plus digitalisés.

Que peut-on prendre de l'exemple danois en termes de digitaliation pour la Suisse ?
Que peut-on prendre de l'exemple danois en termes de digitaliation pour la Suisse ?
(Source : Gerd Altmann / Pixabay)

Quels facteurs ont été déterminants ? Quand et comment cela est arrivé ? Quels sont les acteurs derrière ce succès ? Quel est le rôle de l'État ? Les questions liées aux processus de numérisation sont au cœur des entreprises et des États depuis plusieurs années. Cependant, peu de gens en connaissent les facteurs de succès. Par exemple, aucun membre de cette délégation « Mission d'enquête au Danemark » ne savait pourquoi et comment ce pays avait réussi sa digitalisation.

Une identité digitale unique

Plusieurs décisions se sont révélées être des étapes clés : 1998, avec l'introduction d'une base de données des résidents ; 2001, avec la légalisation de la signature électronique ; 2007, avec une identité digitale pour tous (MitID) sous forme d'application. Puis, le développement de tous les services étatiques sur le Web s'est fait progressivement pendant les années suivantes, dont le dossier médical. Aujourd'hui, le Danemark dispose d'une administration entièrement en ligne.

L'adhésion à ce système est totale. Il est à vrai dire quasiment impossible de le contourner, tant les démarches classiques sont lentes, voire kafkaïennes. Comme sa mise en place a été faite sur une base volontaire, il n'y a pas eu d'opposition. Il faut dire que l'administration en ligne marche non seulement très bien, mais est aussi répandue dans toutes les prestations de service détaillées qui relient le citoyen aux collectivités publiques, aux trois niveaux de l'État, des régions et des communes, et qui plus est sans doublons. Cette diffusion rationnelle à large échelle explique, en partie, la première position du Danemark dans les classements dédiés à la numérisation.

Une nation d'innovation ?

Avec un niveau élevé de taxation à 65 %, le Danemark a des conditions cadres défavorables aux entrepreneurs. Même de très grandes entreprises comme Novo Nordisk sont structurées autour de fondations. Le pays a de la peine à voir ses start-ups s'envoler et Copenhague est situé au-delà de la 30e place dans le classement mondial des écosystème start-ups. Les Universités sont aussi moyennement situées : l'Université de Copenhague est 79e et l'Université technique du Danemark 99e, alors que l'ETHZ est par exemple à la 11e place mondiale. Le bilan global en innovation est donc bon mais sans plus.

Soft Power

Le facteur qui explique la perception très positive dont bénéficie le Danemark est le storytelling. Le récit que se donne une nation fait partie de son marketing. C'est du pur « soft power » et à cet exercice, les danois sont excellents. L'histoire racontée est celle d'un pays uni où toutes les entités agissent ensemble. L'exemple de l'adoption unanime de l'identité numérique est un cas d'école. Quel pays verrait sa population adopter volontairement un tel système sans opposition ? Au Danemark, l'esprit égalitaire, solidaire et uni semble être un élément clé de l'esprit national. Un peu comme la neutralité en Suisse…

Source d'inspiration pour la Suisse

La Suisse et ses entrepreneurs peuvent s'inspirer du Danemark :

  • la digitalisation passe par une identité numérique généralisée et unique, ainsi que par une vision nationale à long terme partagée et mise en œuvre avec toutes les parties prenantes ;
  • des conditions réglementaires simplifiées, allégées et en phase avec les besoins des entrepreneurs, et particulièrement les jeunes entrepreneurs, doivent être la priorité numéro une des politiciens et des administrations suisses ;
  • le lien entre les Hautes écoles et les entrepreneurs doivent être renforcés sans relâche ;
  • le soft power est une composante indispensable au monde moderne. La Suisse devrait donc revoir sa « story ». MSM

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