Entretien avec Olivier Müller directeur de SWISSMECHANIC

«Nous voulons développer nos propres positions»

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MSM: Quels sont les points forts que poursuit SWISSMECHANIC pour continuer son développement ?

Oliver Müller: Après la deuxième guerre mondiale, il fallait assurer notre existence. On peut comprendre que des objectifs visés initialement ont de ce fait été mis en arrière plan. Il s’en est suivi une ambiance de reprise dont notre branche a aussi été saisie. Les années 60 à 80 ont été dédiées à la formation parce qu’on a vu que les entreprises avaient besoin de solutions externes pour transmettre les bases. Les machines et la formation sont devenues de plus en plus exigeantes. Par des réformes, nous avons réussi à suivre le rythme des évolutions et les centres de formation ont aussi pu suivre les développements technologiques. Aujourd’hui, nous pouvons dire que, ces dernières décennies, nous avons travaillé de manière optimale pour garantir la formation initiale des métiers de notre branche dans des centres de formation. Maintenant, nous constatons – et là nous rejoignons les idées initiales de la constitution de notre organisation – que la place de travail Suisse a subi ces dernières 20 années une évolution importante. Les grandes entreprises suisses des origines, très souvent dans les mains de familles, sont devenues des groupes internationaux avec des capitaux étrangers. Pour ces entreprises, la place de travail suisse perd de plus en plus en importance. C’est là que nos PME sont mises au défi. Elles doivent défendre leurs intérêts elles-mêmes et notre organisation doit être préparée à les soutenir. Nous voulons de ce fait continuer à nous développer, partant d’une association de formation vers une fédération d’employeurs indépendants avec des positions claires.

Cotisation plus élevée et prestation dopée

MSM: Cela explique aussi l’augmentation de la cotisation de l'organisation faîtière ?

Oliver Müller: Il s’agit en effet de cela. Nous avons constaté que nous avons, en tant que fédération, à prendre en charge de nouvelles tâches. Les intérêts des grandes entreprises et de leurs représentants de branche ne sont plus les mêmes que ceux de nos PME. Nous devons développer nos propres positions. Par exemple, la promotion de l’exportation par la Confédération est fortement taillée sur mesure pour les grandes entreprises. Les contributions et les efforts administratifs peuvent aussi être réalisés plus rapidement par les grandes entreprises, tandis que ce n’est pas si simple pour les petites. Là, nous devons offrir du soutien. Nous voulons représenter les intérêts de nos PME dans le public, dans les associations – comme par exemple l’USAM – et au niveau politique. Pour cela, nous avons besoin de moyens supplémentaires.

Un écueil de la Suisse, le franc fort

MSM: Un franc fort, des marges à la baisse et un manque de personnel qualifié. Ces dernières années, notre branche a dû supporter bien des écueils. Les prévisions de la conjoncture de l’économie suisse pour 2014 sont positives, cela se répercutera-t-il aussi sur la branche MEM ?

Oliver Müller: Si les conditions cadres n’empirent pas. Des discussions avec nos entreprises membres, il ressort clairement que la pression sur les marges et le franc fort représentent une charge importante. Elles sont nombreuses à ne pas pouvoir faire autant d’investissements qu’elles le souhaiteraient. A cela s’ajoute que les clients actuels de nos PME modifient de plus en plus leurs chaînes logistiques et, en raison de la pression sur les marges, se décident pour des fournisseurs étrangers. Nos PME doivent de ce fait trouver de nouveaux marchés. Je suis convaincu que, grâce à notre qualité et nos compétences, nous avons toutes nos chances sur les marchés internationaux. Pour en profiter, il nous faut de nouveaux canaux de distribution. Nous devons nous focaliser sur l’Europe et les états BRIC. Nous ne pouvons plus trouver notre chance sur notre pas de porte. Dans ce processus, nous essayons de soutenir nos membres avec des offres dans les domaines de la formation initiale et continue et dans la promotion de l’exportation. De même, nous voulons davantage chercher le dialogue avec les organes étatiques et politiques.

Déjà un an...

MSM: Il y a un peu plus d’un an, le 1er janvier 2013, vous êtes officiellement entré en fonction comme directeur. Est-ce que vous vous êtes bien acclimaté ?

Oliver Müller: Jusque là, je n’ai pas regretté une seconde ma décision d’accepter cette charge. C’est une activité étendue et intéressante. Nous avons beaucoup parlé de la situation du marché et des développements politiques, sans doute mes deux dadas. Mais les sujets comme la formation spécialisée et supérieure, la communication ou la co-opération avec les sections sont tout aussi importants, tout cela m’occupe quotidiennement. Nous disposons d’une équipe formidable à Weinfelden avec laquelle nous pouvons être très utiles à nos membres. Pour cela, je m’engage avec plaisir.

MSM: Et pour conclure : quels sont vos souhaits concernant notre organisation à l’occasion de son anniversaire ?

Oliver Müller: Je souhaite que nos membres s’engagent davantage pour notre organisation. Non seulement financièrement en premier lieu, mais qu’ils soient conscients que nous disposons d’une organisation qui peut les aider. Pour nous permettre d’orienter nos activités encore mieux vers les besoins de nos membres, nous devons connaître leurs demandes. Nous sommes donc reconnaissants de recevoir des retours et des informations venants de leurs rangs. Pour moi, le pire serait qu’avec l’argent des membres nous offrions des prestations dont personne ne voudrait.

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