Bien travailler avec Great Place To Work La confiance, la clé de la culture d'entreprise
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Great Place To Work est une entreprise d'origine américaine qui officie aujourd'hui dans le monde entier. Cette dernière accompagne des sociétés issues de divers secteurs dans leur quête d'atteindre une culture d'entreprise saine. Le grand défi managérial de notre ère. Rencontre avec Patrice Brun, co-responsable de l'antenne suisse.

Le constat est implacable : le taux de personnes actives reconnaissant être submergées par le stress ou l'anxiété professionnelle franchit la barre des 30 % en 2022, d'après « Job Stress Index » de Promotion Santé Suisse. Ce phénomène coûte plus de 7.6 milliards de francs aux entreprises helvétiques (toujours d'après cette étude). Les faits alarmants comme ceux-ci se comptent par dizaines. La qualité de vie au travail est le nouvel Eldorado recherché par les collaborateurs tout comme par les entreprises. Toutefois, quelles sont les bonnes mesures à adopter ? Qui plus est dans un secteur comme celui de l'industrie, où les fatigues physiques peuvent venir s'ajouter à celles mentales. La question de bien-être en entreprise se pose plus fréquemment ces dernières années car les travailleurs n'ont jamais été aussi perdus ou malheureux dans leur poste. L'entreprise Great Place To Work, œuvre sur ces problématiques depuis plus de 30 ans, proposant notamment un label. Elle s'est implantée en Suisse en 2008 et apporte son expertise aux entreprises en basant sa réflexion sur la confiance mutuelle. Elle accompagne chaque année près de 10 000 clients dans 97 pays différents. Fort d'une expérience reconnue dans le domaine, nous avons voulu connaître les pistes existantes pour des corps de métiers industriels.
Le bien-être en entreprise semble avoir gagné en importance ces dernières années. Avant la question ne se posait-elle pas ?
Le bien-être est le résultat ou plutôt la conséquence d'un mal-être au travail traduit par le burn-out, le stress etc. qui se sont amplifiés ces dernières années. Les gens ont commencé à se poser des questions, notamment sur le sens de leur travail. Ce questionnement pousse parfois à quitter son poste car la communication sur la place de ses tâches n'est pas assez claire.
Les problèmes liés aux conditions de travail sont-elles uniquement visibles sur un plan mental ?
Non. Il faut aussi prendre en compte l'aspect physique, surtout dans les usines où les employés font face à une fatigue différente des personnes qui évoluent dans un bureau. D'un point de vue mental, les collaborateurs y voient plus facilement du sens car ils travaillent sur des projets concrets avec, pour la plupart du temps, une finalité au bout de la chaîne. Mais il existe quand même des fatigues intellectuelles liées à la répétition de tâches quotidiennes.
Quelles sont les pistes d'amélioration liées à la fatigue physique ?
La prise en compte des contraintes physiques est essentielle. Pour ce faire, la discussion ouverte est le meilleur des moyens afin de comprendre et connaître ce qui est pénible pour ses collaborateurs. Cela peut aller de l'aménagement des horaires à la technologie, comme un exosquelette pour soulager certains travaux physiques, ou encore l'ergonomie dans les ateliers. Par exemple, adapter la hauteur des sièges et des tables permet d'éviter des douleurs au dos.
Et celles pour le management ?
Une augmentation salariale est un argument pour les bas salaires et avec l'inflation actuelle, ils doivent s'ajuster car ils sont plus impactés. Cependant, cela ne doit pas être le seul levier d'action. Les pistes d'après nos enquêtes auprès de nos clients sont la reconnaissance non-monétaire entre autres. La reconnaissance de son travail se trouve en première position. Et cela ne passe pas seulement par une augmentation salariale, mais par un dialogue, des remarques positives et faire comprendre que les tâches effectuées sont importantes pour l'entreprise. Cela paraît logique mais c'est régulièrement oublié. Puis, l'implication de ses employés dans les prises de décisions en priorisant un management horizontal a aussi son importance. La dimension sociale représente également un aspect primordial, souligné par la pandémie. Organiser des sorties informelles permet de souder les équipes et cela est encore plus essentiel dans les ateliers. Cependant, il faut aussi intégrer l'administration dans ces activités extra professionnelles car il existe souvent une frontière entre la production et les bureaux. Un exemple de pratique qui fonctionne bien : « vis ma vie ». Cela consiste à suivre son collègue de l'administration durant un jour et vice-versa afin de comprendre ses problématiques et son quotidien.
Pour conclure, ces démarches peuvent prendre du temps voire coûter de l'argent, mais ses salariés sont comme les pixels d'une image. Pour obtenir une belle image, il faut prendre soin de ses salariés.
MSM
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