Journées de la presse 2022 AFDT Tour d'horizon de l'industrie du décolletage dans le canton de Neuchâtel

de Margaux Pontieu Auteure : Margaux Pontieu |

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Pour cette 4ème édition des journées de la presse, l'AFDT mettait à l'honneur plusieurs acteurs du décolletage neuchâtelois auprès de la presse spécialisée suisse.

Finition de la pièce avec meule en métal dur chez Gimmel Rouages SA
Finition de la pièce avec meule en métal dur chez Gimmel Rouages SA
(Source : MSM)

Jeudi 30 juin dernier, c’est chez Lauener & Cie que les participants de cette 4ème édition des journées de la presse de l’AFDT étaient accueillis.

Après une pause forcée de deux ans, ces rencontres permettent de présenter et de faire mieux connaître l’industrie du décolletage mais aussi de valoriser les métiers qui en découlent. Après le Jura bernois en 2017, Bienne en 2018 et le Jura en 2019, c’est le canton de Neuchâtel qui était à l’honneur cette année.

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Après un mot de bienvenue de la part de Joëlle Schneiter, directrice de l’AFDT, plusieurs intervenants se sont succédés. Dominique Lauener, président de l’AFDT, nous a fait part de la situation de l’industrie du décolletage et de ses nouveaux défis dans un monde en changement. La situation actuelle très dynamique est menacée par plusieurs risques que nous connaissons tous - prix des matières premières, inflation, problèmes de logistique, situations géo-politique et sanitaire incertaines – mais le plus important reste à l’heure actuelle le manque cruel de décolleteurs. Pour attirer des jeunes, la question à se poser est « Comment est-ce que le hardware c’est-à-dire la machine et le software, donc l’intelligence artificielle vont-ils évoluer ? » C’est en l’anticipant que nous pourrons développer de nouvelles vocations vers cette branche.

Florian Nemeti, directeur de la Chambre neuchâteloise du Commerce et de l’Industrie nous a ensuite expliqué quels sont les rôles et les missions de la CNCI, vous découvrirez ceux-ci et son analyse de la situation économique dans son interview exclusive à retrouver dans ce numéro. Régine de Bosset, quant à elle, nous a parlé des prestations juridiques de la CNCI. Enfin, Mélanie Walser nous a présenté le REN, le Réseau d’Entreprises formatrices Neuchâteloises qui permet de simplifier les recrutements dans les entreprises neuchâteloises. L’objectif étant de créer des places d’apprentissage, 37 ont été créées à ce jour. La formation est prise en charge par cette association à but non lucratif.

Après les introductions de ces intervenants, place à Monsieur Raffner, CEO de la société Lauener & Cie SA qui nous a présenté son entreprise et fait visiter les locaux.

Lauener & Cie : décolletage de haute précision pour l’industrie horlogère et médicale

L’entreprise familiale fondée en 1905 est basée à Boudry et possède également deux autres sites de production à Cerneux Pequignot et Colombey. Spécialisée dans le décolletage de haute précision de Ø 0.05 mm à Ø 32 mm pour l’industrie horlogère et l’industrie médicale, elle est également active dans le polissage (vrac et unitaire), la trovalisation, l’anodisation, l’ébavurage chimique, le salage, le microbillage, la trempe et le taillage. En quelques chiffres, Lauener & Cie c’est plus de 75 millions de pièces produites par année réparties sur 7 000 références et 120 employés avec une forte implication dans l’apprentissage. L’apprentissage en interne est primordial car les maîtres décolleteurs acquièrent des maîtrises et savoir-faire propres à chaque organisation, les adaptabilités sont donc d’autant plus compliquées d’où la nécessité de ces formations internes. Les métiers de l’entreprise évoluent avec la création par exemple de nouveaux métiers comme ingénieur en validation. Le marché de l’entreprise est principalement suisse, avec une présence également dans le reste de l’Europe et aux USA où les exportations concernent le médical.

Après les présentations générales de l’entreprise, place à la visite des locaux. Nous débutons dans l’atelier horlogerie réparti en trois parties entre machines qui fabriquent des pièces identiques, machines qui fabriquent les mêmes familles de pièces et machines polyvalentes. Le parc comprend plus de 200 machines avec 160 machines d’usinage et 50 machines pour les opérations de finition et de contrôle. On y retrouve notamment de nombreuses décolleteuses Escomatic et des ravitailleurs de barres LNS.

Nous poursuivons avec l’atelier apprentis et prototypes où les apprentis sont dès leur deuxième année de formation intégrés à l’équipe de production. Puis une visite dans l’atelier semi-automatisé de polissage. Enfin, nous nous rendons à l’atelier contrôle qualité. Les contrôles ont lieu durant les étapes de fabrication, Monsieur Raffner précise « il est important de démontrer une constance dans la production afin d’éviter un contrôle en fin de production ». Les livraisons des pièces sont effectuées dans des plateaux ou en fonction des demandes – de plus en plus contraignantes – adaptées aux conditions des horlogers.

Immersion dans la ruche de Gimmel Rouages

Les journées de la presse se poursuivaient le lendemain avec la visite dans la matinée de l’entreprise Gimmel Rouages. Ce fabricant de micros-composants principalement pour l’horlogerie haut de gamme nous a ouvert ses portes à Villiers. Reçus par David Guenin, CEO de l’entreprise, nous avons eu le plaisir de découvrir le savoir-faire de l’entreprise et de visiter sa production. L’entreprise fabrique des rouages horlogers et des pièces microtechniques. Employant une septentaine d’employés, elle revendique fièrement son étendard « Swiss made » avec 90 % du parc de machines suisse, des partenaires locaux et des employés de la région. La thématique environnementale est également au centre des préoccupations chez Gimmel Rouages puisque plus de 300 m2 de panneaux photovoltaïques ont été installés sur les toits produisant actuellement près de 10 % de la consommation électrique de l’entreprise. L’agrandissement réalisé en 2020 possède également une palissade réalisée en bois du Jura. L’entreprise investit ainsi massivement pour croître, augmenter sa capacité de production, répondre aux exigences des clients et parallèlement motiver le personnel avec des infrastructures agréables. Investir même et surtout en période de crise est essentiel : en 2020, l’entreprise prévoyait une perte du CA de l’ordre de 50 % post Covid, les prévisions ont été déjouées avec une augmentation du CA de 20 %, aujourd’hui la production est donc à un niveau intense et les problématiques concernent donc les livraisons et les stockages. La formation est là encore un point crucial du développement de l’entreprise avec des apprentis mais aussi et surtout l’embauche de nombreux adultes en reconversion qu’ils soient externes ou évoluent en interne comme deux exemples cités, celui d’une ancienne opératrice devenue responsable des traitements ou d’une autre devenue régleuse. L’entreprise emploie de nombreuses femmes, elles y sont majoritaires et sont très représentées dans les postes d’opératrices pour le changement de pièces sur les machines. Gimmel Rouages travaille à 95 % pour l’horlogerie, de ce fait le process est extrêmement haut de gamme afin d’assurer une qualité irréprochable.

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La visite de la production débutait par le département décolletage. Principalement équipée en Tornos, la trentaine de machines tourne en production continue. Pour l’anecdote, Gimmel Rouages est un client de longue date de Tornos puisque la 2ème Swiss Nano a été livrée chez eux. David Guenin poursuit la visite des lieux et nous faisons une pause devant dans la salle de traitement technique pour obtenir des pièces dures : deux fours y sont présents avec chacun des variations de température importantes pour obtenir les résultats escomptés.

Enfin la visite se poursuit par le département polissage mécano-chimique et par le département roulage, ébauche et finitions. L’objectif du roulage est d’obtenir une très grande précision de 2 µ grâce à une opération de meulage et d’avoir un état de surface poli miroir.

Petit, précis, Dixi

Ce slogan bien connu, c’est celui de Dixi Polytool, fabriquant et créateur d’outils de coupe en carbure de tungstène et diamant. Pour cette dernière étape des journées de la presse de l’AFDT, nous sommes accueillis au Locle par Stefano d’Ignazio, responsable des ventes pour la Suisse. L’entreprise qui fête ses 75 ans d’existence possède 8 succursales dans le monde et près de 260 collaborateurs. Dixi Polytool est connu pour ses outils en carbure monobloc, ses outils diamant de précision, ses outils de taillage de pignons et roues et ses alésoirs de précision et compensateurs. L’entreprise vend 60 % de produits standards et 40 % de produits spéciaux, le sur-mesure occupe donc une place privilégiée dans les marchés de Dixi Polytool.

L’organisation de Dixi, c’est une holding regroupant 6 entités. Outre Dixi Polytool pour la fabrication d’outils, on retrouve :

  • Dixi Cylindre pour le décolletage des secteurs industriels de haute technologie : équipement de 90 machines à cames et 50 machines CNC, décolletage de haute précision du ø 0.1 mm au ø 32 mm
  • Dixi microtechniques pour l’instrumentation avionique et l’équipement militaire
  • Dixi médical pour l’instrumentation médicale
  • Cylindre pour l’usinage de haute technologie
  • Marksa énergies pour la réfrigération, l’air comprimé, la climatisation et ventilation

Stefano d’Ignazio est revenu sur certaines des innovations récentes de l’entreprise comme le concept Dixi Cool + pour lequel les séries de fraises ont été brevetées. Les forces de coupe sont diminuées de 20 à 50 % et les débits de copeaux peuvent être multipliés par 2 par rapport à une fraise conventionnelle.

La visite de la production a débuté par l’atelier R&D regroupant 6 personnes et la présentation de celui-ci par Eric Chaillet, responsable R&D chez Dixi Polytool. Le département lance un produit tous les deux mois. L’entreprise peut ainsi se targuer de proposer plus de 220 familles d’outils et près de 12 000 outils gérés dans les stocks.

La visite s’est poursuivie dans le reste de la production avec un arrêt au département des fraises-mères où le temps de cycle se fait en 24h.

Les métiers du décolletage : un éventail de possibilités très large

L’AFDT à travers ses journées de la presse entend promouvoir l’industrie du décolletage et c’est un pari réussi ! Forte de plus de 60 membres, l’AFDT est un acteur incontournable de son domaine et permet à chacune des entreprises adhérentes de renforcer, individuellement ou en groupe, ses avantages concurrentiels sur la scène économique. Un grand merci à l’équipe de l’AFDT et plus particulièrement à Joëlle Schneiter directrice de l’AFDT et Francis Koller.

Merci aux entreprises Lauener & Cie, Gimmel Rouages et Dixi Polytool pour nous avoir ouvert leurs portes et présenté leurs savoir-faire dans le monde du décolletage.

MSM

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