Industrie 4.0 pour les PME Industrie 4.0 pour les PME : un concept industriel disruptif

de Gilles Bordet

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L'industrie 4.0, c'est là où convergent les mondes physiques et virtuels. La finalité d'un concept de l'industrie 4.0 est de pousser, en permanence, l'efficience d'une entreprise jusqu'à ses limites afin qu'elle puisse rester compétitive sur le long terme.

Taskforce&Advisor possède une solide expérience industrielle et une grande expertise de l'industruie 4.0 à même de permettre aux PME d'atteindre un haut niveau de performance.
Taskforce&Advisor possède une solide expérience industrielle et une grande expertise de l'industruie 4.0 à même de permettre aux PME d'atteindre un haut niveau de performance.
(Source : T&A)

Taskforce&Advisor Sàrl est un business facilitateur 4.0 dédié exclusivement à l'industrie 4.0 pour les PME. T&A accompagne les entreprises à introduire et implémenter l'industrie 4.0 au travers d'une approche business mais elle amène aussi des solutions 4.0, à forte valeur ajoutée, grâce à un réseau national et international de partenaires technologiques.

Pour découvrir plus en détail les solutions proposées par Taskforce&Advisor, la rédaction du MSM s'est entretenue avec Marco von Gunten, fondateur et CEO de Taskforce&Advisor.

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Vous présentez Taskforce&Advisor comme un facilitateur industrie 4.0. En quoi vos offres de services diffèrent-elles des solutions concurrentes ?

M. von Gunten : Taskforce&Advisor du point de vue éthique se veut être neutre et indépendante. Nous traitons les entreprises de nos clients dans leur globalité et non pas d'une manière sectorielle. Nous voulons œuvrer uniquement dans l'intérêt du client dans la mesure où nous ne voulons pas être guidés ou bien être influencés par un intérêt quelconque à vendre un produit qui nous soit propre ou venant d'un tiers.

Deuxième facteur très important qui nous caractérise, c'est la philosophie dans laquelle nous évoluons avec le client : bienveillance, respect, dévouement, solidarité et transparence. Cette façon de travailler, nous conduit à être un « compagnon » de longue route pour nos clients, de bout-en-bout, et non pas juste un simple fournisseur ou un consultant spécialisé qui lui dit de comment faire. Chez T&A, c'est le même expert qui démarre la relation avec un client qui va délivrer les prestations par la suite car en mettant « le bleu de travail » nous travaillons, main dans la main, sachant que c'est toujours le client qui prend les décisions même si nous l'accompagnons.

Troisièmement, nous sommes des passionnés qui recherchons toujours les meilleures solutions pour nos clients en visant l'« excellence opérationnelle » grâce à l'utilisation des « meilleures pratiques ». Avant de parler produits et technologies, il est primordial que le client sache où il veut aller et comment il compte s'y rendre. C'est pourquoi, dès le début d'un mandat, nous nous préoccupons de son business avant toutes velléités technologiques.

Enfin, quatrièmement, nous sommes des facilitateurs guidés par l'expérience et orientés uniquement vers les problématiques terrains (problèmes ou opportunités) que rencontrent nos clients. Nous connaissons leur métier et parlons le même langage industriel, ce qui nous permet d'éviter de gaspiller des heures à faire des théories non appliquées. Nous disposons d'une « boîte à outils agile » composée de 5 méthodologies et d'environ 50 outils, facile à comprendre et à facile à appliquer, ce qui nous permet de proposer plusieurs portes d'entrées aux problématiques posées chez nos clients et ainsi nous pouvons nous adapter spécifiquement au contexte de l'entreprise.

T&A est le 1er prestataire de services, en Suisse, entièrement dédié à l'industrie 4.0 pour les PME avec une approche business. Qu'entendez-vous par-là ?

M. von Gunten :Taskforce&Advisor est un prestataire de services avec plus de 18 ans d'activité auprès des PME. Il y a environ 4 ans, nous avons réorientée complètement la société vers l'industrie 4.0, après avoir réalisé une analyse de marché de plus de 9 mois qui nous a conduit à trouver un positionnement unique sur le marché.

Nous avions partagé notre projet avec plusieurs experts, consultants, professeurs, professionnels et autres industriels qui ont tous, à l'unanimité, confirmés qu'un modèle d'affaires 4.0 permettant de définir, en tout premier lieu, la stratégie de l'entreprise, était l'approche la plus pertinente à proposer, en opposition avec une approche technologique qui ne donne aucune garantie de savoir si les investissements réalisés ou à consentir, seront parfaitement aligné sur une logique d'évolution business. D'ailleurs, tout récemment dans un rapport, la faîtière Swissmem vient de mettre en évidence que 93 % des PME pourraient manquer le virage 4.0 dans la mesure où elles n'ont défini aucune orientation stratégique.

Vos services ciblent principalement les PME suisses. Quelles sont les spécificités de ces PME et des marchés suisses ?

M. von Gunten : Dans la continuité de notre passion pour ce métier, nous avons pour vocation de rendre les PME suisses hautement performantes en termes d'efficience et de compétitivité. Nous avons la vision à ce que la place industrielle suisse, et spécifiquement les PME, deviennent une « référence » industrie 4.0, sur le plan mondial.

Le profil des entreprises de l'industrie 4.0 se caractérise par un fonctionnement à la fois systémique et agile, à tous les niveaux, par une culture du changement et de l'innovation permanente, permettant d'inventer les produits intelligents (IA) et connectés (IoT) uniques, de proposer une individualisation des produits, une maîtrise de bout-en-bout de la chaîne des valeurs, une production dynamique prédictive voire prescriptive en flux tirés, des circuits de distribution courts associés à l'apparition de services collatéraux à valeur ajoutée élevée. Les PME 4.0, sont des unités hautement technologiques, fortement automatisées, intelligentes, connectées et globales intégrant les activités commerciale et productive, flexibles, délocalisées et facilement réplicables avec des tailles d'environs 100 à 200 employés.

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Le type de PME que nous souhaiterions accompagner, tout au long de leur transformation industrielle 4.0, sont des entreprises qui possèdent un certain nombre de caractéristiques énumérées ci-avant et dont le conseil d'administration et le chef d'entreprise sont acquis au changement et motivés à faire évoluer leur business dans le but de pérenniser l'entreprise. Les marchés les plus propices à une orientation 4.0 se trouvent dans des secteurs comme la transformation de matières premières en produits semi-finis ou finis ; par exemple les industries de production : boissons, pharma, plastique, électronique, machines, mécanique, sous-traitance, transport, meubles, horlogerie, agro-alimentaire, etc. Toute entreprise où il y a une notion de diversité dans l'offre produits/services.

L'industrie 4.0 nécessite un haut niveau de connaissance des solutions technologiques complexes disponibles actuellement. Combien de personnes sont employées chez T&A et quels sont leurs domaines d'expertise ?

M. von Gunten : Notre équipe est composée, pour le moment, de 4.5 EPT sans compter les EPT au sein de notre réseau de partenaires. Nos experts sont des professionnels avec une longue expérience industrielle et qui ont plutôt des cheveux gris. Ce sont des experts qui ont tous fait leur carrière dans l'industrie manufacturière et certains aussi dans l'industrie informatique, quelques-uns ont été des chefs d'entreprises, d'autres ont occupé des postes à haute responsabilité notamment dans les projets de recherche et développement, d'industrialisation et de transformation. Tous, chez T&A, avons de grandes connaissances sur les technologies et les solutions industrie 4.0 mais, nous avons décidé de laisser ces compétences très pointues aux ingénieurs formés dans les HES ou EPF.

Notre rôle est d'identifier les besoins stratégiques de nos clients afin de les accompagner dans une démarche globale d'entreprise et de leur trouver des solutions. Nous sommes des facilitateurs qui agissons comme des chefs d'orchestre pour lequel nous devons trouver les meilleurs accords afin que la partition soit parfaite. Afin de compléter l'orchestre, sur le plan technologique, nous avons tissé un écosystème de partenaires technologiques 4.0 en Suisse et en Europe.

Tout va extrêmement vite dans ce domaine. Comment T&A assure la veille technologique ?

M. von Gunten : Comme nous venons du monde des PME, nous avons de suite compris qu'il était primordial que la compréhension de l'industrie 4.0 par les PME devait être perçue d'une façon à ce que les entreprises comprennent parfaitement les composants ainsi que les enjeux. Or, c'est exactement le contraire qui s'est passé avec les acteurs du marché qui ont tous voulu tirer profit des aspects commerciaux et marketing de l'industrie 4.0 et aujourd'hui la thématique est totalement dénaturée et mal comprise.

De fait, en tant que facilitateur nous souhaiterions remettre l'église au milieu du village. Dans notre activité, nous avons également un rôle de « connecteur 4.0 » afin d'assurer, d'une part, une veille technologique permanente pour nos clients mais aussi, d'autre part, de collecter, consolider, vulgariser et enfin de transformer l'information dans un langage que les PME comprennent et puissent y adhérer.

Les nombreuses sources que nous utilisons pour réaliser notre veille technologique ne peuvent pas, évidemment, être toutes révélées mais ce qui est évident, c'est non seulement acquérir des connaissances et des compétences mais aussi les partager et les comparer avec d'autres pays. Nous sommes notamment très présents dans les séminaires, conférences, congrès, foires, ateliers et autres réseaux professionnels au même titre que nous utilisons, bien évidemment, les technologies pour alimenter notre savoir-faire. Notre écosystème de partenaires est une source technologique très précieuse.

Taskforce&Advisor ne propose aucun produit standard du marché. Vos disposez pour cela d'un réseau de partenaires. Qui sont-ils et quels sont leurs secteurs d'activités ?

M. von Gunten : Notre réseau de partenaires appelé aussi écosystème, est composé exclusivement de sociétés qui sont nées ou qui ont pour vocation unique l'industrie 4.0. Il est important de comprendre que l'industrie 4.0 est à la fois une rupture technologique mais aussi commerciale et que par conséquent, la culture de l'innovation et du changement doivent être dans l'ADN de ces sociétés.

D'une part, il est essentiel de saisir que l'industrie 4.0 est une révolution en soit et comme toute révolution, elle va s'étaler sur un certain nombre d'années pour se réaliser. La Suisse est très en retard dans l'adhésion et le déploiement de l'industrie 4.0. Comme souvent, les Suisses ont un temps de retard dans l'acceptation et l'utilisation des nouvelles tendances technologiques et autres modèles d'affaires. Par conséquent, dans une logique purement dédiée à la Suisse, nous choisissons les secteurs d'activités de nos partenaires en fonction de l'évolution de la « demande 4.0 » locale.

D'autre part, afin de ne pas trop bousculer les entreprises sur le chemin de la transformation industrielle et digitale, nous avons défini 2 stratégies d'évolution : une stratégie « top-down » et une stratégie « bottom-up » qui toutes deux convergent vers l'accroissement des performances de l'entreprise. C'est dans cette perspective que nous avons sélectionnés nos partenaires 4.0 dans des domaines comme : l'IoT (Internet of Things), l'AI (Artificial Intelligence), la Data Analytics, le Lean Management, la VSM (Value Stream Mapping), la simulation 3D des flux et processus, le MES (Manufacturing Execution System).

Quels sont les problèmes les plus fréquents rencontrés par les PME qui désirent entamer leur mutation vers Industrie 4.0 ?

M. von Gunten : Le problème le plus représentatif que nous rencontrons lorsqu'une PME veut entamer sa transformation est un manque de culture de l'innovation et du changement. Les PME ne sont tout simplement pas prêtes au changement car elles n'ont rien fait, pendant des années, pour s'y préparer alors que tout chef d'entreprise devrait savoir que tout projet de cette envergure doit passer par des phases de sensibilisation, de communication et enfin d'adhésion.

Un autre obstacle que nous rencontrons est la mauvaise compréhension de ce qu'est réellement l'industrie 4.0 que nous avons expliquée dans une réponse précédente. Différentes enquêtes de la faîtière Swissmem ont d'ailleurs montré que la majorité des PME ne savent pas vraiment ce qu'est l'industrie 4.0 et qu'elles qui ont une notion ont une interprétation erronée de cette thématique. De surcroit, les PME qui pensent comprendre l'industrie 4.0, plus de 93 %, partent avec une orientation technologique et non pas avec une orientation stratégique. En résumé, on peut dire qu'il y a encore un énorme travail de communication à réaliser au sein des PME.

Un troisième obstacle auquel nous faisons face, est celui du manque de ressources humaines (compétences) et financières (budget). Dans la mesure où le chef d'une entreprise a souvent tous les jours la tête dans le guidon, qu'il ne prend pas assez de recul au développement de son entreprise et qu'il n'a pas réfléchi à une stratégie d'innovation pour le moyen et le long terme, il est dès lors évident qu'aucune planification des moyens à mettre en place n'a été prévue. Beaucoup trop souvent par méconnaissance, nous entendons dire de la part des chefs d'entreprise que l'industrie 4.0 coûte trop cher mais aucun d'eux n'est capable de dire combien cela pourrait lui rapporter à terme au niveau du profit et de la survie de sa société.

Pour entamer cette mue vous proposez deux approches, une par le haut et l'autre par le bas. Pourriez-vous nous en dire plus à ce sujet ?

M. von Gunten : T&A a mis au point son modèle d'affaires dont la finalité est d'accroître drastiquement les performances des PME, en termes d'efficience et de compétitivité. Afin d'atteindre cette finalité, T&A a effectivement développé 2 approches, une première approche appelée « top-down » (du haut vers le bas) qui a une orientation industrie 4.0 vue sous un angle business et une deuxième approche appelée « bottom-up » (du bas vers le haut) qui a une orientation Lean Management 4.0 vue sous un angle production.

Nous avons développé ces 2 approches afin de donner la possibilité à une entreprise d'entamer sa transformation, soit d'une manière disruptive (industrie 4.0) ou soit d'une manière plus douce (Lean Management 4.0). L'industrie 4.0, est un concept global, qui vise à rendre l'entreprise plus compétitive et plus efficiente à tous les niveaux. Ici, on parle d'innovation disruptive, de smart product 4.0, de smart factory 4.0, de nouveau modèle d'affaires, etc.

Le Lean Management que nous avons rebaptisé Lean Management 4.0, est une méthodologie et une philosophie globale, qui visent à rendre l'entreprise plus efficiente à tous les niveaux. Ici on parle d'amélioration continue, de chaîne des valeurs, de chasse aux gaspillages, d'optimisation des processus métiers, de qualité des produits/services, de management visuel et de satisfaction clients. A la lecture de ces 2 approches, on comprend aisément qu'elles sont parfaitement complémentaires tout en étant différentes, mais qu'elles visent bien la même finalité. Le point capital de ces 2 approches est le moment où elles se rencontrent ; est-ce que les investissement technologiques réalisés ou à consentir sont bien alignés sur la stratégie de l'entreprise à court, moyen et long terme ?

Un des grands principes de l'Industrie 4.0 c'est de pouvoir fabriquer des produits individualisés en lot de 1 au même coût qu'une production en série. Pourriez-vous nous donner un exemple concret de cette application ?

M. von Gunten : Pouvoir fabriquer des produits individualisés en lot de 1 au même coût qu'une production en série est un des principes fondamentaux du concept d'industrie 4.0. Il faut préciser que c'est certainement le plus grand défi que comporte ce concept et que son aboutissement prendra encore quelques années.

Derrière ce principe, on peut comprendre que le fabricant a développé, grâce à un processus d'innovation, des nouveaux produits qui sont au bénéfice d'une multitude de variantes permettant ainsi au client d'« individualiser » son produit lors de l'achat, par exemple : dimensions, couleurs, formes, matières, composants, composition, options, etc.

Afin de rendre ce principe réel, cela consistera à disposer de moyens de production « agiles » permettant ainsi à la chaîne de production de fabriquer un produit différent à chaque étape de la chaîne. Aujourd'hui, une entreprise comme Nike a déjà implanté des usines de baskets fonctionnant sur ce principe. Nous pourrions aussi citer Audi dans l'industrie automobile (nouvelles voitures) et Festo dans l'industrie de l'automation (cylindres pneumatiques) et enfin Unilever dans l'industrie alimentaire (glaces).

Force est de reconnaître que les exemples donnés sont des grandes entreprises, généralement pionnières, suivront… les PME. Autre commentaire que nous pourrions aborder ; quel serait le degré d'agilité qu'une production devrait supporter afin d'avoir la capacité à produire en lot de 1 pour des produits très différents ? La réponse va dépendre de comment les fabricants de machines ou moyens de production vont évoluer dans les prochaines années, mais à regarder leur développement sur les dernières 5 années, on peut facilement dire que le principe du lot de 1 va devenir réalité.

Les entreprises qui se lancent dans l'industrie 4.0 font le choix de s'allier pour croître plus vite, trouver de nouvelles sources de création de valeur, mutualiser les compétences et les moyens d'innovation, multiplier les gains d'opportunités et conquérir de nouveaux marchés. De quels types d'alliances et de mutualisations parle-t-on ?

M. von Gunten : Un autre grand principe de l'industrie 4.0 est la création d'écosystèmes, pourquoi ?

Pour répondre à cette question revenons, quelques instants, aux tendances mondiales qui émergent depuis quelques années, à savoir : l'écologie qui veut protéger l'environnement, la durabilité des produits qui veut éviter le gaspillage des ressources, la proximité qui veut éviter les coûts et efforts de transport et favoriser une consommation locale, l'écologie circulaire qui veut des produits recyclables, l'évolution exponentielle des nouvelles technologies qui engendre une accélérations sans précédente de la vie sociale des humains. En résumé, on peut dire que le monde devient de plus en plus complexe et c'est aussi vrai d'un point de vue économique.

Le principe lié au développement des écosystèmes 4.0 découle en fait de toutes ces tendances auxquelles nous pourrions y ajouter la guerre économique entre les grands pays ou blocs et le fait que tout seul, il sera impossible de rester compétitif tant sur les points du vue technologique, de production et commercial. Il y a un dicton qui dit que « l'union fait la force », qu'ensemble on peut être plus performants vis-à-vis de la mondialisation et de la concurrence, plus présents géographiquement sur les marchés et plus forts pour défendre nos intérêts. L'industrie 4.0 prône les alliances de types : technologiques (utilisation partagée de la Propriété Intellectuelle), commerciales (élargissement des offres), de propriété intellectuelle (développement commun de la Propriété Intellectuelle), de formation (développement et mise en commun des compétences) , de complémentarité (intégration horizontale de la chaîne des valeurs), de R&D (développement commun ou complémentaire de nouveaux produits).

Cette nouvelle approche basée sur les TIC, les systèmes cyber-physiques, l'I.A, les IoT, le cloud, etc. nécessite d'importantes ressources énergétiques. À l'heure où l'urgence climatique est devenue une priorité mondiale, est-ce bien raisonnable ?

M. von Gunten : Toute activité non issue d'un effort humain ou animal, depuis la première révolution industrielle des années 1784, nécessite implicitement l'utilisation de sources d'énergies diverses. L'homme n'a eu de cesse à vouloir améliorer sa qualité de vie au cours de l'histoire, et aujourd'hui plus que jamais.

L'industrie 4.0 n'est pas du tout en contradiction avec l'urgence climatique, bien au contraire, c'est même un des principes fondamentaux du concept 4.0 au même titre que la protection de l'environnement, la durabilité et l'écologie circulaire. Un des grands objectifs de l'industrie 4.0 est l'optimisation de la consommation énergétique et ses coûts associés. On peut aussi y ajouter que l'innovation en matière énergique au sein de l'industrie 4.0 est, à la fois, une composante très importante et un business en développement très prisé. Avec les technologies en devenir dans les domaines des énergies comme le solaire, l'éolien, l'hydrogène, la bioénergie, la géothermie, la biomasse, etc., il est certain que l'homme saura relever le défi énergétique.

Les écosystèmes dit « intelligents » s'échangent des flux continuels de données. Dans ce contexte la cyber sécurité est essentielle. L'actualité nous démontre que même les gouvernements sont souvent impuissants face à ce type d'attaques. Peut-on vraiment se prémunir efficacement contre ce risque ?

M. von Gunten : L'actualité démontre que la majorité des sociétés et entreprises hackées n'ont pas suffisamment investi dans la mise en place d'une politique et de moyens de cybersécurité performants. Il est aussi vrai de dire qu'une protection à 100 % n'existe pas… ou pas encore… ou n'existera peut-être jamais !

La première réponse que pourrait apporter une technologie à la protection des données et des flux s'appelle la technologie « quantique ». Elle est en cours développement depuis plusieurs années mais elle devrait être disponible dans les prochaines 2 à 3 années.

Une deuxième réponse qui pourrait être apportée à la protection des flux de données, c'est l'utilisation de la technologie de la « blockchain ». Cette technologie est encore majoritairement utilisée dans les domaines des cryptomonnaies mais les premières applications dédiées à l'industrie 4.0 pointent à l'horizon. Du reste, nous avons déjà un partenariat technologique portant sur la blockchain dont nous proposerons les premières solutions industrielles dans le courant de l'année 2022.

Que diriez-vous à un chef d'entreprise qui hésite encore à faire le pas vers l'industrie 4.0 ?

M. von Gunten : En tout premier lieu, nous lui demanderions s'il serait intéressé à accroître l'efficience d'au moins de 30 % ainsi que la compétitivité d'au moins de 30 % de son entreprise, soit un gain de performance globale d'au moins 60 %.

Puis les autres questions :

  • Est-ce qu'une stratégie à court, moyen et long terme existe-t-elle au sein de son entreprise ?
  • Est-ce que son entreprise est profitable ?
  • Comment est-il positionné par rapport à ses concurrents ?
  • Quelles sont les tendances dans son business ?
  • Comment pense-t-il relever les défis technologiques dans le futur tant sur le point des moyens de productions que sur les produits/services qu'il vend ?
  • Comment voit-il ou sent-il la menace de ses concurrents, notamment ceux arrivant de Chine ?
  • Quelle est sa position vis-à-vis du changement et de l'innovation ?

MSM

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