Interview de Michel Godel, Directeur du secteur machines-outils chez Urma AG Haas Automation, des machines à tout faire
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En 2003 Urma AG reprenait la distribution exclusive des machines-outils Haas pour la Suisse et le Liechtenstein. Depuis cette date le parc de machines Haas en Suisse n'a cessé de croître et de nombreuses entreprises disposent désormais de plus d'une machine du fabricant américain dans leurs ateliers.

Michel Godel, Directeur du secteur machines-outils chez Urma AG a été le témoin et un acteur déterminant de l'évolution croissante de la marque sur le marché suisse. Avec plus de 1700 machines vendues depuis 2003, Haas est devenu un acteur incontournable pour toutes les PME suisses et tout particulièrement celles activent dans le secteur de la sous-traitance grâce à un rapport qualité sur prix sans équivalent. En produisant des machines-outils à la chaîne comme des automobiles, avec un maximum de pièces communes et une recherche permanente du contrôle des coûts de la conception à la fabrication et jusqu'à l'utilisation, Gene Haas a gagné son pari. Fabriquer des machines-outils économiques capables de réellement faire tout ce qu'on n'est en droit d'attendre d'elles.
Dans ces conditions il est intéressant de s'interroger sur nos besoins réels et non rêvés en matière d'usinage tout spécialement si l'on est sous-traitant. Exceptés la micro-mécanique, l'horlogerie, l'optique et quelques autres domaines, nous ne courrons pas au quotidien après les microns et les états de surface miroirs. Nous ne cherchons pas non plus, comme les industriels de l'automobile, à pulvériser les temps de cycle en optimisant à l’extrême chaque étape du processus de fabrication. La majorité d'entre nous désire simplement pouvoir produire des pièces justes dans des délais acceptables avec des processus d'usinage qui soient les plus stables et les plus prédictifs possibles. Tout cela, et bien plus encore, une machine Haas sait le faire et c'est pourquoi les productions du fabricant américain sont appréciées à leur juste valeur. Se sont des machines qui font le « job » et qui tiennent la distance, elles sont polyvalentes et évolutives et la qualité de fabrication est excellente.
Haas et Urma, un partenariat gagnant
MSM : Avant de rentrer dans le vif du sujet, une petite question d'actualité. Le ralentissement spectaculaire de l’économie pour cause de confinement mondial impacte presque toutes les entreprises. Comment Urma traverse cette crise et quels services sont encore disponibles ?
Michel Godel : Pour le moment nous vendons encore des machines et le service est toujours encore en fonction à 100%. Aussi longtemps que nous le pourrons, nous allons garder le service et le contact ouvert pour nos clients. Nous sommes conscients que c’est en ces moments difficiles qu’il faut être là pour notre clientèle, car tant qu’il y a du travail nous devons être là pour les soutenir.
MSM : Pourriez-vous, pour nos lecteurs, nous donner quelques chiffres clés concernant l’entreprise Haas Automation ainsi qu'un bref résumé de son historique ?
Michel Godel : Gene Haas a fondé Haas Automation, Inc. en 1983, son souhait était de fabriquer des machines-outils à la fois fiables et économiques. C’est avec le premier diviseur à pince entièrement automatique et programmable au monde, un dispositif permettant de positionner les pièces pour un usinage de très haute précision, que la société fait son entrée dans l’industrie des machines-outils. Forte du formidable succès de l’indexeur à pince 5C breveté, la société Haas passe alors les quatre années suivantes à étendre sa gamme de produits pour inclure une large sélection d’indexeurs rotatifs, d’accessoires de machines-outils et de tables rotatives entièrement programmables.
En 1987, Haas Automation commence à développer son premier centre d’usinage à broche verticale (CUV), une machine conçue pour réaliser des opérations d’usinage telles que le fraisage, le perçage, le taraudage et l’alésage. Cette machine, la VF-1, est introduite sur le marché à un coût compétitif par rapport aux machines-outils issues de fabricants étrangers. Employant les équipements et les procédures les plus récents afin d’assurer une fabrication à tolérance étroite, les premiers prototypes du VF-1 sont finalisés et présentés en 1988 à l’occasion du salon International Machine Tool Show (IMTS 88) qui se tient alors à Chicago, Illinois.
À cette époque, les spécialistes industriels et les membres de la presse spécialisée étaient sceptiques à l’idée qu’un centre d’usinage fabriqué aux États-Unis puisse être vendu à moins de 50'000 USD. Haas a non seulement tenu sa promesse quant au prix, mais a également fourni le produit, ce que souvent les autres fabricants ne sont pas en mesure de faire. Aujourd’hui, le modèle VF-1 de Haas continue d’être vendu à moins de 50'000 USD, et dans la plupart des cas, la machine peut être livrée au client en à peine quelques semaines après la commande.
Haas à environ 1200 salariés en production et a vendu plus de 200'000 machines dans le monde.
MSM : Acheter une machine Haas c’est acquérir un produit made in USA. Est-ce que tous les sites de fabrication de l’entreprise sont sur territoire américain ?
Michel Godel : Oui pour l’instant tout se trouve depuis 1997 à Oxnard en Californie proche de Los Angeles. Mais dans les prochaines années, une nouvelle usine va être construite au Nevada, ceci pour pouvoir produire encore plus de machines.
MSM : Le prix de vente a été dès la création de l’entreprise l’objectif prioritaire. Comment Haas a réussi à concilier qualité et coûts de production minimaux ?
Michel Godel :Tout est dans la façon de travailler et surtout, tout passe par la quantité, toutes les économies faites sur une pièce ou sur un travail et de suite répercuté sur le prix final de la machine. Nous avons tous les mêmes prix, que l’on trouve sur internet. Ce qui permet d’avoir une politique de prix réactive et efficace.
MSM : Haas Automation a une politique de prix extrêmement transparente. Tous les futurs acheteurs peuvent « construire » leur machine sur le site internet du fabricant et en connaître le prix au franc prêt selon la configuration choisie. Comment expliquez-vous que Haas soit une des seules entreprises dans ce domaine à proposer ce service ?
Michel Godel : Je pense que cela est historique et vient de la façon dont on traitait les affaire au début de l’arrivée des centres d’usinage, que cela soit en import ou export, souvent il fallait payer les machines en avance et le prix final était calculé par le revendeur.
Quand Haas Inc. a repris la représentation de ses propres machines, qu’une entreprise Suisse a vendu pendant un certain temps sur l’Europe, Haas a de suite mis en place les centres HFO (Haas Factory Outlet), ces centres fonctionnent en principe comme un garage automobile.
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