Rétrospective Événement jubilé chez Starrag Vuadens

de Marina Hofstetter Temps de lecture: 6 min

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Les choses n'ont pas été faites à moitié pour cet événement jubilé des 50 ans de Bumotec et des 160 ans de SIP. Le showroom de l'entreprise, à Vuadens, où sont normalement exposées quatre à cinq machines, a été pour l'occasion transformé en une salle de présentation particulièrement bien agencée. Une centaine de personnes ont répondues présentes.

Jean-Daniel Isoz, directeur général du site de Vuadens, lors de son mot d'accueil pour l'événement jubilé Bumotec et SIP.
Jean-Daniel Isoz, directeur général du site de Vuadens, lors de son mot d'accueil pour l'événement jubilé Bumotec et SIP.
(Source : Marina Hofstetter)

Avant le début des présentations, les invités ont pu se familiariser avec dans un premier temps le showroom virtuel de Starrag, dans lequel nous guide Angela. En réalité, ce n'est pas un mais deux showrooms virtuels que l'entreprise met à disposition de ses clients et prospects : un showroom Bumotec, et un showroom SIP. Cet outil virtuel permet d'avoir un aperçu des machines et de leurs propriétés techniques via à la fois du texte et des vidéos. Il est même possible de configurer certaines machines en fonction des différentes options disponibles, comme c'est le cas pour la 191neo. Ce showroom virtuel est accessible à tout moment sur le site Internet de l'entreprise.

Deuxième expérience virtuelle pour cette matinée placée sous le signe de la digitalisation, l'expérimentation de la réalité virtuelle, qui permet une autre appréhension des machines, complémentaires à l'expérience du showroom virtuel. La machine disponible en réalité virtuelle ce jour-là était le modèle 191neo RP en version 90 outils. À terme, les différents modèles R, P et PRM devraient être modélisés. La réalité virtuelle est un outil puissant, qui pourrait également permettre la visualisation de la machine dans l'atelier d'un client par exemple.

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La digitalisation : un tournant incontournable

La matinée s'est poursuivie avec deux présentations et une table ronde, modérée de main de maître par David Lemos. En thème principal, la digitalisation, dans une version théorique puis dans une version appliquée, au cœur des solutions mises en place par Starrag. Dans son mot d'accueil, Jean-Daniel Isoz, directeur général du site de Vuadens, s'est dit « fier de la longévité de Bumotec et de SIP et de tout ce qui a été accompli au long du chemin ». Puis il a laissé la place à Jean-Claude ­Ferniot, CEO d'Infoteam Group et spécialiste en digitalisation des PME, qui a clarifié d'emblée certains points : « Nous associons souvent IA avec industrie 4.0, ce qui n'est pas tout à fait correct. L'IA est un élément, un outil de l'industrie 4.0, mais pour qu'elle soit performante, il faut lui donner des données, d'où l'importance d'une interconnexion maximale. » Jean-Claude Ferniot a également appuyé l'importance du rôle de l'humain dans la digitalisation : « Il faut faire attention à ne pas perdre le personnel qualifié. Il faut trouver un compromis entre la sauvegarde de la compétence métier et le soutien du travail par la digitalisation. L'industrie 4.0 doit évidemment intégrer les moyens techniques, mais aussi les ressources humaines. C'est la partie la plus délicate. » L'humain, contrairement aux machines ou au processus, ne peut pas être standardisé et est donc une source de dérive. Dans le cadre d'une philosophie 4.0, dont le but est d'anticiper toute dérive qu'elle soit d'origine matérielle ou humaine, M. Ferniot suggère donc par exemple d'instaurer, en tout respect, d'outils d'auto-évaluation pour les collaborateurs, dont il faut absolument accompagner la mise en place pour que ce soit considéré comme un moyen d'expression et pas de flicage. Cela permet par exemple de faire remonter les problèmes rencontrés par un collaborateur dans son travail quotidien.

Les solutions Starrag Vuadens

Dans une seconde présentation, Jérôme Zbinden, responsable du département R&D chez Starrag Vuadens, a tout d'abord présenté les solutions actuelles proposées par l'entreprise, entre le standard umati, qui permet d'avoir une visibilité sur le parc machines, le close loop pour éviter les dérives, et la maintenance préventive. Du côté des développements en étude pour le futur, relativement proche dans certains cas, M. Zbinden a entre autres parlé de maintenance prédictive et de fingerprint, c'est-à-dire de l'établissement de la santé de la machine à un temps t, comme état de référence pour comparaison ultérieure.

En termes de développement de fonctions digitales, lors de la table ronde qui s'en suivi, M. Isoz a noté la difficulté pour un constructeur de machines de définir la meilleure approche pour pouvoir répondre aux différents besoins des clients. « La discussion entre le constructeur et les clients est indispensable pour savoir ce qu'il est nécessaire de développer pour répondre aux besoins actuels. » Or pour répondre à ces besoins, la collecte importante de données est de plus en plus indispensable, et le sujet de la protection ou de la confidentialité des données peut donner du fil à retordre.

Du côté client, comme le précise M. Ferniot, pour ne pas digitaliser n'importe comment, il faut absolument faire un cahier des charges et savoir exactement de quoi l'entreprise a besoin, de même qu'avoir une ligne budgétaire claire. « Commencer par un petit projet permet également de gagner la confiance de ses collaborateurs. Il faut absolument qu'ils soient associés à la démarche de digitalisation de l'entreprise, afin qu'ils puissent se rendre compte de ce qu'il y a à gagner, pour eux y compris », suggère M. Ferniot. « Il ne faut également pas oublier que la digitalisation ne fera pas d'une mauvaise machine une bonne machine. De même, dans le débat sociétal actuel autour de l'IA, il ne faut pas oublier que c'est la maîtrise du métier qui permettra d'utiliser l'IA a bon escient. Il faut garder l'excellence chez l'humain », ajoute-t-il.

Un atelier de production optimisé

Dans l'usine de Vuadens, dont les locaux ont été inaugurés il y a 6 ans, les panneaux solaires permettent une quasi-autonomie au niveau de la consommation énergétique électrique. Dans l'atelier, confidentialité garantie, rien ne permet d'identifier un quelconque client.

Environ 120 machines sortent de cet atelier tous les ans, tous types confondus. Les lignes de production concernent les machines 181, 191 et 191neo. Il faut compter 6 à 8 semaines de production pour une 191neo, mais le carnet de commandes étant particulièrement plein, les clients sont contraints de prendre leur mal en patience un peu plus longtemps, même si la production de la machine reste en soit extrêmement rapide. L'idée derrière la 191neo est d'avoir une machine finie à 70 %, pour n'avoir à terminer à la commande que les 30 % de personnalisation client. La 191 neo est disponible en standard avec 60 positions d'outils, et en option avec un étage supplémentaire qui permet d'atteindre 90 outils.

Les broches utilisées dans les machines Bumotec proviennent désormais en majorité du groupe Starrag. Elles sont contrôlées à l'arrivée sur site, et tous les 6 mois si placées en stock.

Une standardisation des interfaces machines permet aux utilisateurs de se sentir à l'aise quelle que soit la machine sur laquelle ils travaillent.

Machines SIP : 160 ans de succès

L'usine de Vuadens dispose d'une pièce spécifique à environnement contrôle en température et humidité, dans laquelle se déroule, entre autres la fabrication des machines SIP. Une température de 21 degrés plus ou moins un degré sur une journée, et une humidité constante d'environ 55 % permettent entre autres d'éviter les problèmes de rouille. Les machines SIP sont conçues sur trois points pour garantir la stabilité indépendamment du sol sur lequel elles sont posées. Même si la machine est déplacée, les paramètres restent garantis. Au fond de cette pièce spéciale, on retrouve un poste particulier, celui du grattage : ce travail, qui se compte à environ 800 heures par machine, va permettre de faire en sorte que la table se déplace de manière parfaitement linéaire, sans torsion. De cet atelier sortent 5 à 6 machines SIP par an. Ces machines, principalement utilisées dans le domaine de l'aéronautique ou pour fabriquer d'autres machines, ne sont pas connues pour leur rapidité mais pour leur extrême précision. MSM

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