Technopolis a réuni les différents acteurs de l'industrie de la technique de précision jeudi 23 mars. Des conférenciers ont animé la matinée autour de la notion de priorisation tandis que l'après-midi était consacré au réseautage. L'édition 2023 marque aussi la fin de ce format pour laisser place à une nouvelle proposition l'année prochaine.
Conférence de Bernard Challandes
(Source : Samuel Calani)
Réussir à prioriser les urgences en 2023 devient aussi complexe que le second travail d'Hercule. Dès qu'une crise est surmontée, une nouvelle problématique apparaît à l'image des multiples têtes de l'Hydre de Lerne. Le président du GIM Samuel Vuadens a introduit Technopolis 2023 avec cette métaphore explicite. Le monde actuel doit faire face à une série d'événements qui ébranlent son équilibre : pandémie, guerres, crise écologique et énergétique, cybersécurité, manque de personnel ou plus récemment crise économique avec l'affaire Credit Suisse. Non loin l'idée de démoraliser les troupes, mais ces faits poussent l'industrie à se poser la question : comment piloter quand tout devient prioritaire ?
Marie-Christine Bouduban, CEO & Owner de Girod Instruments
interview
Pourquoi être présente aujourd'hui ?
C'est un bon moyen de rencontrer du monde susceptible de collaborer tant au niveau des fournisseurs que des clients, mais aussi d'être proche des nouvelles générations, bien que notre produit les concerne un peu moins car nous sommes plus dans la mécanique que dans l'innovation.
Quel est votre secteur d'activité ?
Nous faisons des appareils de mesure uniquement mécanique, c'est-à-dire avec l'aiguille qui oscille. Nous n'utilisons pas de digital ou de numérisation. Nous ciblons tous les ateliers de mécaniques de décolletage. Bien que ce produit puisse sembler dépassé, le cerveau humain préfère l'aiguille qui oscille car cela se traduit mieux et plus facilement que des chiffres qu'il faut encore calculer. Donc même si le produit date de 1964, il existe encore une grande demande. Nous sommes présents dans 54 pays dans le monde avec de beaux clients, en particulier en Asie.
Quelles sont vos priorités et défis actuels ?
Nos priorités sont totalement différentes de celles présentées ce matin (ndlr : les conférences de la matinée). Nous nous concentrons sur le développement de nos marchés. À l'époque nous avions un vendeur par pays, tandis qu'actuellement nous en avons besoin de plusieurs pour diffuser correctement le produit.
Quel est la particularité qui vous différencie ?
Nous sommes 100 % de femmes dans l'entreprise avec 20 collaboratrices extraordinaires !
Les crises cachent des opportunités
« Une mer d'huile n'a jamais engendré de grands marins ! Les défis nous poussent à progresser et c'est face aux problèmes qu'on reconnaît les grands chefs », clame Bernard Challandes avec sa ferveur légendaire. L'ancien entraîneur et sélectionneur du FC Zurich, du FC Sion ou encore de l'équipe nationale du Kosovo, a débuté sa conférence en présentant les fonctions de chef d'entreprise et de coach de football comme similaires. « Nous devons faire face à une gestion constante des priorités des temps modernes », développe le Neuchâtelois. Avant de compléter : « il faut réaliser des résultats à court terme et gérer l'impatience de nos dirigeants tout en faisant face aux imprévus. Une équation difficile mais stimulante ! »
Le récent défi que l'entreprise MPS – qui compte 474 collaborateurs et a réalisé un chiffre d'affaires de 85 millions en 2022 – a dû affronter illustre ces derniers propos. « Notre facture annuelle pour l'électricité est passée de 330 000 CHF à 5 millions. Cette augmentation nous a poussé à installer des panneaux solaires sur nos toits. Nous avons su être agile », confie Nicola Thibaudeau, CEO de MPS, au public présent dans l'auditoire de l'HEPIA. Cette notion d'agilité est partagée par le directeur de l'observatoire de la finance, Paul H. Dembinski. « Nous devons rechercher un nouveau paradigme, une nouvelle grille de lecture des priorités en changeant le culte de l'efficacité que l'on connait. Cela permettra d'être plus créatif et ainsi d'être capable d'imaginer des scénarios inattendus. »
Caroline Clément & Thierry Houriet, Eurofins Electric & Electronic
interview
Pourquoi être présent aujourd'hui ?
Nous souhaitons expliquer notre corps de métier. Nous aidons les sociétés qui exportent à mettre en conformité leurs produits et à les certifier. Être présent à Technopolis nous permet de discuter des problématiques actuelles avec les autres entreprises. Une auto-certification par exemple ne suffit pas, d'où l'importance de nos services. Nos clients principaux sont les fabricants suisses exportant dans le monde entier.
Quelles sont vos priorités et défis actuels ?
Le défi actuel est d'expliquer aux entreprises qu'elles ont besoin de nos services pour aller de l'avant. Bien souvent, la priorité n'est pas mise sur le service de certification et le sujet devient prioritaire seulement lorsque c'est une urgence. Les urgences sont donc quotidiennes chez nous. On se retrouve en fin de la chaîne, lorsque le produit est coincé en douane.
Il arrive également que l'absence de contôle de conformité, découvert en douane, entraîne une modification du produit et donc une nouvelle production. Quand on parle de conformité, on ne parle donc pas uniquement de documentation, mais également de codes de production à respecter.
Quelle est votre caractéristique spécifique ?
Notre activité est variée car nous pouvons passer d'une machine à café à un train. Notre flexibilité est également une force car nous devons nous adapter rapidement aux différentes situations. De même, nous devons connaître les normes pour chaque pays du monde entier !
Un lien entre les étudiants et les entreprises
D'ailleurs ce n'est pas un hasard si Technopolis a lieu au sein de l'HEPIA qui compte 1'200 étudiants. Sa directrice Claire Baribaud tient, à travers cet événement, à créer un pont pour le réseautage entre les professionnels de l'industrie et ses étudiants. Cet apprentissage de la gestion des priorités est enseignée dans les cursus de l'établissement comme l'explique Jeremy Olivier, professeur HES en robotique et systèmes asservis à l'HEPIA : « nous axons nos cours sur le développement de compétences par des cas concrets et pratiques connus en entreprise ». La volonté de connecter ces parties prenantes représente la genèse de Technopolis. « Nous avons à cœur de rassembler les gens et plus particulièrement les PME et les écoles », confie Samuel Vuadens, président du GIM. Les organisateurs cherchent à maintenir ce dialogue avec les nouvelles générations qui s'est amenuisé durant la pandémie. « Nous avons perdu deux ans mais cela revient », affirme-t-il.
La boucle est bouclée
Technopolis présentera un nouveau format pour l'édition prévue en 2024 après être passé dans les six cantons francophones avec le même concept (conférences et stands d'exposition). « Nous souhaitons marquer le coup et ainsi faire évoluer l'événement », explique Samuel Vuadens, président du GIM. Avant d'ajouter : « la future édition sera organisée à Berne afin de la centraliser et toucher la partie suisse-allemande également. Rien n'est encore défini, mais les idées sont présentes. » L'ambition des organisateurs est de parler d'une seule et unique voix en collaborant avec Swissmechanic (organisateur des Business Days). « La difficulté majeure de ce projet est de réussir à mélanger les deux cultures ainsi que de franchir la barrière de la langue », avoue le président du GIM.
Concernant le présent et par conséquent cette édition 2023, Samuel Vuadens se dit satisfait de l'équilibre trouvé entre les différents invités. « La vision de Jeremy Olivier (professeur HES en robotique) a apporté une approche technique tandis que Paul H. Dembinski a offert une opinion plus philosophique. L'intervention de Nicola Thibaudeau apporte un point de vue de l'entrepreneur alors que de Daniel Loeffler a représenté le côté politique. La cerise sur le gâteau a été le discours plein de punch de Bernard Challandes », glisse-t-il.
Quid de l'avis de l'organisateur sur sa thématique ? « Nous devons rester positifs en tant qu'entrepreneur et trouver les opportunités dans ces crises. Cependant, est-ce que les jeunes trouvent suffisamment de motivation pour s'aventurer dans cette industrie avec toutes ces problématiques ? »
Stand vom 30.10.2020
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MSM
Guillaume Molinod, responsable des ventes chez Cetic Suisse
interview
Pourquoi être présent aujourd'hui ?
Les étudiants d'aujourd'hui seront nos clients de demain. Si nous souhaitons toucher les clients du futur, il faut se présenter et expliquer ce que nous faisons, afin qu'ils se rappellent de nous plus tard ou simplement pour les aider dans leurs projets de fin d'études. En effet, un étudiant en micro technique aura besoin dans son futur poste des composants liés au guidage linéaire, que nous fabriquons. Notre présence est donc une projection sur le long terme.
Quel est votre secteur d'activité ?
Nous sommes un bureau d'étude, et nous travaillons à trouver des solutions de rotation et translation, entre autres. Nous les appliquons aux différents besoins de nos clients. Notre marché s'étend des fabricants de machines-outils à la manutention. Nous sommes très actifs dans le Jura bernois principalement.
Quelles sont vos priorités et défis actuels ?
Nos clients sont des acteurs principaux dans les industries de l'automobile et de l'aéronautique. Ils développent à l'interne des logiciels pour rationaliser leurs achats et nous devons créer des catalogues pour leur plateforme dédiée (le backoffice). Cela nécessite beaucoup de ressources et énormément de temps, mais c'est une priorité absolue pour continuer à recevoir des commandes.
Quelle est votre caractéristique spécifique ?
Nous sommes un bureau d'étude spécialisé et nous amenons un savoir-faire de plus de 30 ans sur ces spécificités. Notre expertise pointue est notre force.
Jacques Suter, directeur opérationnel chez FKG
interview
Pourquoi être présent aujourd'hui ?
Nous travaillons sur une diversification. Nous souhaitons rencontrer des gens qui sont intéressés par l'usinage d'alliages à mémoire de forme comme le nickel-titane. Nous venons également rencontrer les étudiants pour la recherche de nouveaux produits.
Quels sont vos services ?
Nous travaillons pour l'orthodontie et le traitement de racine. Lorsqu'une dent est attaquée, il faut ouvrir partie émaillée de la dent avec des fraises. Nous proposons des instruments qui nettoient les canaux en enlevant les tissus sanguins et nerveux. Puis, nous rebouchons la dent et cette dernière est sauvée. L'avantage de sauver une dent de cette manière plutôt qu'avec un implant, est que l'on garde son articulation. La Suisse représente 8 % de nos ventes. Les États-Unis sont notre marché dominant, avec près de 30 % des exportations.
Quelles sont vos priorités et défis actuels ?
La disponibilité des matières premières et le manque de main d'œuvre sont nos principaux défis. Cette instabilité est compliquée mais il faut vivre avec et s'adapter.
Quelle est votre caractéristique spécifique ?
Nous sommes innovant et à la pointe notamment dans le domaine de la mémoire de forme.